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- FDAL et la retour a la DAL (slippage) - Introduction et questions pour la discussion (in French)
FDAL et la retour a la DAL (slippage) - Introduction et questions pour la discussion (in French)
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Re: FDAL et la retour a la DAL (slippage) - Introduction et questions pour la discussion
1. Quels sont les profils de « slippage » que vous rencontrez dans vos zones d'intervention ? Retour à la défécation à l’air libre ou le non-respect des autres critères du statut FDAL comme l’absence d’un dispositif de lavage des mains et des couvercles inadaptés pour la fermeture des latrines ? Quels sont les facteurs d'influence externes ?
absence d’un dispositif de lavage des mains;
couvercles inadaptés pour la fermeture des latrines;
milieu peu assaini;
non-respect des critères du statut FDAL autre que celui lié à la DAL
La population très souvent estime suffisante, l’absence du caca dans la nature pour éviter la contamination oro-fécale. Les autres aspects de la FDAL sont donc peu pris en compte ou sont insérés dans un processus de changement de comportements à moyen terme
Facteurs d’influence externes :
tout ceci relève de la négligence et de l’ignorance des ménages
démobilisation par la diaspora locale arguant le "standing" peu confortable, peu valorisant et moins sécurisant des latrines réalisées. Mais une population ayant conduit librement son processus de changement répond très souvent faiblement à ce type de pression
le relâchement du suivi ;
le manque de terre par certains membres de la communauté pour construire leur propre latrine. Certains ménages (ne disposant pas d’espace) qui avaient accès à une latrine voisine au moment de la certification, reprennent la DAL du fait des mésententes liées à l’entretien des ouvrages de leur proche.
Les facteurs d’influence sont plus intrinsèques au processus :
* Les localités qui atteignent rapidement la FDAL ont plus maintenu leur statut. De ces localités font partie les localités auto- déclenchées. La durabilité des acquis est donc liée, entre autres, à la spontanéité et la promptitude dans l’engagement de la population au changement;
* L’élément de motivation première compte beaucoup dans la durabilité. Est-ce la dimension "santé" ou la dignité humaine ou bien les deux combinés (et là, dans quelle proportion ?). ceci reste à être évalué ;
* La qualité du déclenchement. Un déclenchement mal assuré et un suivi peu rapproché et peu soutenu jouent négativement non seulement sur la vitesse d’atteinte de la FDAL mais aussi sur la conviction réelle de la population de l’urgence du changement de comportement et donc de son maintien ;
* Le degré et le timing d’implication des personnes ressources. Plus tôt les personnes ressources sont impliquées plus elles s’estiment incontournables et mieux elles portent le processus et contribuent à la durabilité des acquis ;
* L’absence des dispositifs locaux de gestion de l’assainissement et surtout de mécanismes locaux incitatifs ou coercitifs, jouent négativement sur la durabilité des acquis ;
* La non responsabilisation des autorités locales impacte non seulement la vitesse de l’atteinte FDAL mais contribue aussi au slippage ;
2. En ce qui concerne l'effet de « slippage », y a-t-il un seuil critique pour que le retour ait une incidence sur l'état de santé de la communauté et si oui, comment cela peut-il être déterminé ?
Oui il y a un seuil critique. Lorsque le couvercle est inadapté pour la fermeture de la latrine et que ceci permet le mouvement d’aller retour des mouches entre la fosse et l’extérieur, le « slippage » peut avoir une incidence sur la santé des communautés dans la mesure où l’ingestion de caca continue.
Ce seuil pourra difficilement être quantifié en l’absence d’une étude formelle.
Pour déterminer ce seuil, il faut se rapprocher des centres de santé pour comparer le taux de fréquentation par rapport aux maladies diarrhéiques.
3. Tout comme le changement de comportement et le « slippage » est un processus dynamique, devons-nous changer la façon dont nous en établissons le suivi? Est-il possible de monitorer les perceptions d’une communauté ainsi que les données liées à la santé parallèlement à des observations visuelles comme mentionné plus haut ? La vérification est-elle un événement ponctuel pour attribuer un statut FDAL ou doit-elle être faite à plusieurs reprises ?
Ce n’est pas la façon dont nous établissons le suivi qui pose problème mais au vu de l’expérience de 2015, je pense qu’il est mieux confier d’une manière générale la consolidation des localités certifiées FDAL à un groupe de facilitateurs et le déclenchement des nouvelles localités à un autre groupe. Dans une telle situation l’impact du suivi sera plus significatif et plus efficace.
Oui c’est possible de faire un monitoring des perceptions d’une communauté ainsi que les données liées à la santé à travers une étude formelle
D’une façon objective la vérification est effectivement un événement ponctuel pour attribuer le statut FDAL Mais il faut qu’elle se fasse à plusieurs reprises. Dans la SNPHAB, il est prévu une certification provisoire et une autre définitive.
Nous n’allons pas changer la façon de faire le suivi mais plutôt l’améliorer. Les questions à se poser sont : qui fait le suivi ? (le facilitateur) de quelle manière ? (en valorisant au maximum les dispositifs et mécanismes locaux de suivi) A quelle fréquence ? (une fréquence négociée avec les acteurs locaux et non prédéterminée) Avec quels acteurs ? (avec une forte implication des dispositifs locaux de suivi/ gestion de l’assainissement et les Communes)
(i) Monitorage des perceptions des communautés, Oui par des sondages légers ; (ii) Monitorage des données liées à la santé, Oui ; (iii) Pour attribuer un statut FDAL, il aurait été souhaitable que la vérification soit répétée. Mais il se poserait non seulement un problème de temps mais aussi et surtout, l’objectif de la célébration de l’état FDAL qui est de célébrer le début de changement de comportements de la communauté et de booster son encouragement au maintien des acquis, n’aurait pas été atteint. Aussi, répéter les vérifications avant attribution du statut FDAL pourrait-il être perçu par la population comme un "examen à passer" et se révéler contre-productif.
Nous devons changer la façon dont nous établissons le suivi. Etablir par exemple un suivi continue avec possibilité de retirer le statut FDAL à la localité (retirer au besoin la plaque). Susciter l’adhésion réelle des élus communaux aux objectifs du programme par la prise d’arrêtés communaux dans lesquels il faut prévoir des mesures de coercition à l’endroit des localités récalcitrantes.
4. Quelles sont les stratégies locales que votre programme/vos facilitateurs utilise pour prévenir ou atténuer les retours à la DAL ?
1. a- La stratégie consiste à installer et à appuyer la fonctionnalité des comités locaux d’assainissement (CLA) au niveau de chaque localité et des comités villageois d’assainissement (CVA) au niveau de chaque village. Ces comités veillent en permanence sur le respect des critères FDAL dans la localité. Appui aux CLA à l’instauration de journées bihebdomadaires ou mensuelles d’assainissement
Appui à la mise en place par les CLA des mécanismes incitatifs de mobilisation sociale tels que la tontine avec le principe de "mise-prise" à chaque journée de salubrité ;
Appui aux CLA pour l’identification et la mise en place de mesures de persuasion et de sanctions communautaires;
1. b- Le facilitateur fait des descentes dans les localités déjà certifiées FDAL par quinzaine et dans chaque ménage pour constater si les critères FDAL sont toujours respectés et amener à trouver les approches de solution adéquates.
1. c- Les groupements de femme qui existe dans la localité sont encouragés à assainir périodiquement leur milieu.
1. d- L’implication des administrations communales dans le suivi; Valorisation du leadership féminin local ;
1. e- Pour compléter les stratégies en cours, il faut motiver les communautés qui sont à l’état FDAL en développant en leur sein d’autres programmes d’accompagnement dans le domaine socio-économique.
L’unité d’observation du facilitateur est le ménage. Ainsi le suivi se fait ménage par ménage, latrine par latrine. les approches de solution par rapport aux insuffisances sont trouvées sur place.
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Bonjour a tous,
Je voudrais vous remercier tous d'avoir contribué à cette riche discussion sur le FDAL et le retour à la DAL. Le temps officiel attribué à ce débat thématique est maintenant passé, mais compte tenu de votre enthousiasme, nous vous encourageons à poursuivre vos échanges ici les forums WSSCC et SuSanA.
Avec nos partenaires, le GSF est engagé dans un processus continu pour analyser le retour à la DAL, notamment en ce qui concerne, les aspects évoqués dans notre introduction de la semaine dernière (définitions, impacte, le suivi et des stratégies d’atténuation). La discussion ici sur SuSanA a été une contribution inestimable à ce processus. Nous espérons contribuer à l’apprentissage du secteur au sens large et partager les perceptions de la famille GSF ici avec vous sous peu. Donc, ce n'est pas la fin. Au lieu de cela, nous aimerions voir cette discussion comme un début d'un processus afin de mieux comprendre les multiples facettes de cette question de retour.
Je vous remercie une fois de plus.
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@ À Akhilesh g: d'après mon expérience, Un changement de comportement durable au sein d’une communauté» est considéré comme tel au bout de 3 mois. C’est au-delà de cette période, que je m’attache à vérifier si dans une communauté donnée certains individus sont revenus à leurs anciennes habitudes et défèquent de nouveau à l’air libre. Ainsi, une communauté dans laquelle je suis intervenu avec mon équipe après un stage de formation avec Kamal Kar dans le sud du Nigéria, a atteint le statut FDAL en 4 semaines. Des actions de suivi tant au niveau individuel que communautaire y ont été maintenue pendant près de 5 mois (novembre 2015 à avril 2015) – cette période correspondant à la saison sèche au Nigeria. Puis à l’arrivée de la saison des pluies, en mai, des latrines se sont affaissées des puits ont été inondés ce qui a eu pour conséquence un glissement ou slippage dans certains foyer (le partage de latrines n’était pas ici une pratique répandue). Mais à ce moment-là, WASHCOM avait été mis en place et formé au sein de la communauté. Donc, il ne fait aucun doute que les latrines seront reconstruites. Il s’agit là d’un slippage dit saisonnier ou climatique.
Je conviens avec vous complètement qu’on ne peut dire d’une communauté dans laquelle il n’a pas été constaté de changement de comportement stable et durable qu’elle est effectivement confronté à un glissement ou slippage.
Par expérience, j'ai vu des communautés devenir FDAL et maintenir ce statut pour autant que les facilitateurs vont et viennent dans la communauté, mais ces mêmes communautés reviennent à leurs pratique de défécation à l’air libre à l’arrêt de leurs interventions. Il s’agit là d’un statut FDAL très précaire et fragile
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@AdityaSoni Bonjour. Oui, il y a un exemple très réussi au niveau urbain / citadin en Inde où une méthodologie développé par la CLTS Foundation et axée essentiellement sur la communauté a eu d’excellents résultats. Il s'agit de la municipalité de Katoto au Bengale occidental, première ville urbaine déclarée FDAL en Inde au cours de l'année 2009. Dans le cadre d'un programme financé par le DFID, un projet pilote a été mené dans 5 bidonvilles à Katoto en 2006 à l’époque où la défécation à l’air libre était endémique dans ces communautés et où les nombreuses toilettes distribués gratuitement sont restées abandonnées de part et d’autre des bidonvilles en question. À la différence des ATPCs rurales, l'intervention a commencé au niveau du Conseil municipal impliquant en premier lieu le Président et les conseillers de quartier toute appartenance politique confondue. Une fois que la nécessité de l'implication de la communauté locale devint une évidence pour chacun et que les relations de pouvoir aient été aplanies, le déclenchement de la communauté à proprement parlé a pu débuter. Ce déclenchement était spécifiquement adressé aux dirigeants formels et informels de chaque bidonville.
Le déclenchement de la communauté a eu pour conséquence immédiate une volonté de la part des habitants de construire des latrines dans leurs propres habitations dans la mesure du possible ou de convenir de la construction de latrines communes voire même de remettre en fonction les toilettes précédemment offertes et abandonnées, mettant ainsi un terme à la défécation à l’air libre. La municipalité a été fortement impliquée et mobilisée dans le processus de déclenchement et le suivi. Les municipalités ont également étendu leur soutien auprès des communautés dans le domaine de l'extension des canalisations d'eau ou la mise en place de panneaux solaires aux abords des bidonvilles (ceci en particulier parce qu’il s’agissait en l’occurrence de bidonvilles « non-autorisée » ou sauvages et qu’il n’était pas envisageable pour les municipalités d’y intervenir de manière officielle) ou des morceaux de béton ont également été mis à disposition pour le pavage des routes etc..
En l’espace de 6 mois, ces 5 bidonvilles ont été déclarées FDAL. On constata par la suite un effet domino dans les bidonvilles adjacents et à l’horizon 2009, l’ensemble des 51 bidonvilles répertoriés dans la municipalité furent déclarés FDAL. Cette contagion rapide ne fut rendu possible qu’en raison du mouvement collectif générée dans les communautés et par l’implication des leaders naturels qui ont amené à ce résultat. Toutefois, le rythme de progression n’était pas le même dans tous les bidonvilles en raison de la nature variée de l'implication et de l'engagement des conseillers selon les quartiers. Pour ce faire, un mécanisme de surveillance participatif a été mis en place et qui a très bien fonctionné.
6 ans plus tard, l'équipe de la CLTS Foundation s’est rendu à Katou et a pu constater que les communautés avaient maintenu leur statut FDAL et que bon nombre des habitants avaient en outre entrepris des améliorations de leur latrine par leurs propres moyens. Dans l'une des communautés de l’un des bidonvilles, certaines familles avaient été jusqu’à investir dans une toiture RCC et un plancher carrelé pour leur latrine, alors même que leurs maisons avaient encore une toiture CGI avec des feuilles / carreaux et des murs mats. C'est absolument incroyable car cela montre clairement que les familles ont mis l’accent sur les dépenses en matière d'assainissement due au changement de comportement ancré. Il est important de noter ici le rôle clé de facilitateur joué par la municipalité dans ce processus de changement de comportement complet. Au cours de l'intervention, la municipalité a permis à la communauté de prendre les devants et fait en sorte que les messages liés aux comportements d'hygiène collective aient été largement soutenu par les travailleurs honoraires de santé (DMD), qui sont issus de la Communauté dans les étapes de suivi.
Nous avons également vu qu'un nombre de programme d’assainissement locaux et/ou parrainés par l’Etat avaient été lancées un peu partout dans le pays avaient aussi été mis en place à Katou tels que le JNNURM, WSUP et plus récemment le SBM. Contrairement à d'autres municipalités (il y a 39 municipalités dans la région métropolitaine de Kolkata et 3 associations de ville) les communautés des bidonvilles à Katoto étaient entièrement disposées à accepter et à adopter ces interventions sponsorisées par l’État ou le gouvernement central sur l'assainissement urbain, car l'utilisation des toilettes était devenu un mode de vie pour les gens d'ici. Dans les communes voisines, l'histoire est exactement comme vous l'avez décrite dans votre commentaire.
En outre, dans quelques bidonvilles à Katoto où le système d'égouts est aménagé et sponsorisé par le gouvernement central, il est intéressant de voir l'étendue de la participation communautaire et la forte mobilisation pour la mise en œuvre, et comment ils attendent avec impatience de pouvoir connecter leurs toilettes au système d'égouts souterrains. Tous les ménages ne sont pas en mesure de se raccorder directement aux systèmes d’égout et optent donc pour un système en deux temps : un raccordement à une fosse septique commune qui est ensuite relié à la conduite d’égout. Il est également important de mentionner que dans le même temps les dirigeants politiques de Katou ont changé, comme dans l'ensemble du Bengale occidental, sans pour cela entamer la fierté parmi les nouveaux dirigeants de la municipalité de Kalyani dans le succès de la ville en matière d'assainissement urbain. Kalyani est un exemple probant que pour une réussite complète de la planification de l’assainissement en zone urbaine et/ou péri-urbaine, la pleine participation et l'engagement de toutes les parties prenantes, en particulier les membres des communautés locales à tous les stades de la planification et des services est primordial.
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Bonjour à tous, la semaine dernière nous avons lu tous les messages avec beaucoup d'intérêt. Il est encourageant de voir qu'il y a un réel engouement pour les discussions relatives au statut FDAL ainsi qu’au slippage. Vos témoignages relatifs à vos différentes expériences montrent la complexité de ce sujet, et la présente discussion n’en est que le début.
Je voudrais tout d’abord rebondir sur un point soulevé par M. Joséa Ratsirarson dans ses différents messages. Tout d'abord, il est pertinent de mettre l’accent sur la qualité donnée aux animations ATPC. Cela souligne le fait que le glissement ou slippage peut être adressée déjà lors de la phase de pré-déclenchement ; cela devient donc un moyen d'assurer une sorte de durabilité intégrée dès le départ par opposition à devoir s’en occuper plus tard dans le processus, à savoir une fois que le statut FDAL a été atteint. Dans certains régions où nous travaillons, nous avons constaté que le pré-déclenchement à proprement dit signifiait le plus souvent une prise de rendez-vous avec la communauté, ce moment n’est que rarement voire quasi jamais mis à profit comme étant une opportunité stratégique pour comprendre la situation propre de ladite communauté. Dans le même temps, selon d’autres expériences menées dans d’autres régions, il a été démontré qu'un pré déclenchement ad hoc tend plus à évaluer la situation de l'assainissement d’une communauté donnée, à identifier les ménages vulnérables et nouveaux mécanismes de soutien, à comprendre les spécificités socio-économique/culturel et géologique et ainsi qu’à déterminer les éventuels facteurs de succès et les défis pour avancer de manière plus sereine, voire linéaire vers un statut de FDAL plus pérenne. Il serait intéressant de savoir à quoi ressemblent les phases de pré-déclenchement dans d'autres programmes ? Y a-t-il une tendance similaire, soulignant l'importance de l'intervention préalable ? Quels outils sont utilisés pour le pré-déclenchement etc.. ?
Deuxièmement, il serait intéressant d'entendre votre point de vue sur les effets d’une facilitation moins performante ainsi que sur le manque de suivi des phases de l’ATPC qui aboutissent ensuite à des communautés dont le satut FDAL présente des lacunes ou fragilités et où le changement de comportement n’est pas pleinement ancré chez les personnes. L'exemple de Madagascar où un cyclone a détruit 90 % des latrines mais qui toutes furent reconstruites en l’espace d’un mois est un exemple révélateur de comment le comportement devient enracinée dans la Communauté, en dépit des facteurs externes qui pourraient paralyser gravement leur résilience. Y a-t-il d'autres exemples de telles situations dans d’autres communautés ?
Enfin, l'idée de mettre l'accent sur l'évolution d’un changement de comportement robuste et pérenne - basée sur le fait que personne ne veut manger de fèces - et non plus seulement sur disponibilités des infrastructures est quelque peu provocateur mais, quelles sont les différentes opinions sur ce point précis?
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@ Jonathan Ekhator : vous faites trois catégories simples mais très efficaces, basés sur votre propre expérience dans ce domaine. Il s'agit d'une contribution très utile. Merci.
D’après votre expérience sur le terrain, quel laps de temps définissez-vous comme « un changement de comportement stable et pérenne » dans l’utilisation de latrines avant de parler de slippage. D’après ma propre expérience sur te terrain en Inde, de nombreux villages n’ont jamais atteint un stade de changement de comportement stable et pérenne et parler dans ce cas de slippage est erroné et a des implications différentes pour ce qui est de la mise à jour de la stratégie dans les programmes d’assainissement.
Merci de bien vouloir nous faire part de vos réflexions à ce sujet.
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Bonjour, Je m’appelle Tobias Omufwoko et je suis coordonnateur national du WSSCC au Kenya.
Je suis d'accord avec Vincent quant au fait que la durabilité a beaucoup à voir avec le slippage du statut ODF et voudrais ajouter à cela : la qualité de déclenchement, le suivi par le gouvernement ou les leaders naturels et la pression de communautés d’ores et déjà certifiés vis-à-vis de leurs collègues.
Oui à un statut FDAL non pas comme un événement mais comme un processus à part entière qui mène à une meilleure santé, et donc il doit être déclenché par des personnes compétentes, contrôlé et faire l’objet d’un suivi bien au-delà du programme en lui-même et ne surtout pas être limité à une couverture en latrines de 100% en passant d’une communauté à l’autre.
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Il est vrai que beaucoup de communautés déclaré FDAL retomber à retombe à un statut DAL. Je pense que les points sont à considérer :
1. le personnel de santé environnemental se satisfont généralement et à tort d’une communauté déclarée FDAL et suspende dès lors tout intervention visant à suivre ces communautés dans le maintien et ou l’évolution de ce statut, comme par exemple le fait d’amener cette communauté à un meilleur niveau d’assainissement. Cet état de fait a engendré bon nombre de glissement/slippage.
2. Orlando Hernandez a fait des commentaires valables sur l’utilisation de technologie propre à une communauté donnée. Dire que nous devrions avoir « des latrines basiques à l’épreuve des mouches» ne prend pas en considération la durabilité des installations. Basic se réfère à la disponibilité de matériaux locaux. Ce sont des régions pauvres où les sols sont susceptibles de s'effondrer à la saison des pluies et à la présence de termites qui peuvent dégradés les latrines entre autres. La technologie de latrines appropriée doit être défini et être adéquate pour chaque région.
3. gestion des fonds au gouvernement local doit être contrôlé afin de s'assurer que les travailleurs de la Communauté ou du sous-comité reçoivent réellement les fonds budgétés pour le suivi ad hoc. Dans certaine région où un suivi après déclenchement est censé se faire 6 fois, seuls les fonds pour 2 suivis a été distribués. La surveillance des gestionnaires de fonds de pays doit être renforcée pour que cela se produise.
En Ouganda, tous les trois points ont causé des glissements.
Le Programme eau et assainissement piloté une initiative en Ouganda pour accélérer la réalisation de l'accès à un assainissement amélioré (durable, latrines faciles à nettoyer et latrines scellées - avec diverses technologies) dans quatre districts pilotes. BCC a été introduit lors du déclenchement ATPC pour donner accès aux communautés à des produits et services d'assainissement améliorés. Des entrepreneurs et des institutions financières ont été introduits pour fournir des services et un accès au financement pour l'amélioration des installations. Par la suite des demandes spécifiques pour la création de certaines activités au cours de l’ATPC entre autres. Tout cela a permis d’atteindre un statut d’assainissement amélioré de l’ordre de 17 à 34% dans les districts pilotes. Une intégration d’une aide ad hoc dans les programmes ATPC permet dont de minimiser le slippage et de garantir dans une certaine mesure un assainissement plus pérenne.
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Je m’appelle Orlando Hernandez et collabore actuellement sur le projet WASHplus financé par USAID. J’ai également étudiés des programmes ATPC mis en œuvre en Amérique latine et en Afrique Francophone, mis en place par ECOPSIS. Un petit rappel des points à garder à l’esprit. Premièrement, le statut ODF peut être obtenu indépendamment du type de latrine construit. Dans certaines régions où les sols/terrain sont sablonneux, rocheux ou facilement inondable, la construction de fosses s’avère nécessaire. Il n'existe pas un tableau ad hoc d'options technologiques disponibles pour les communautés, et même s'il y a des programmes de marketing de l’assainissement qui visent à accompagner les défis liés à l’assainissement, il arrive parfois que les latrines construites ne correspondent pas aux normes prédéfinies. Ainsi, ces installations peuvent être de courtes durées et finissent par s'effondrer après une ou deux saisons de pluies. Ces conditions amènent souvent les membres de la communauté à revenir à une défécation à l’air libre. Un des défis est alors de savoir comment garantir la qualité et la pérennité desdites installations à long termes?
Deuxièmement, les structures visant à déclarer une communauté ODF et aider cette communauté à y parvenir ne sont parfois pas encore mises être en place. Les donateurs sont plus souvent concernés par les objectifs de couverture sans se soucier de la qualité des installations à proprement dite (combien plutôt que comment). Il arrive parfois que des installations doivent subir des remises en état qui peuvent parfois s’avérer aussi couteuses que l’installation à proprement parler. Certaines réparations peuvent être conséquentes si les latrines construites en premier lieu étaient susceptibles de causer une pollution environnementale ou une contamination des nappes phréatiques, comme ce fut le cas dans certaines régions du Bangladesh où les latrines présentaient des risques de fuite et ont donc dû être « enveloppées » pour l’éviter. Les efforts associés à l’enveloppement d’une fosse passent inaperçus et peuvent être importants pour maintenir une latrine fonctionnelle et opérationnelle tout en tenant compte du volet de la protection de l'environnement.
Troisièmement, la présence de latrine dans un ménage n’est pas toujours synonyme d’une utilisation systématique par l’ensemble des membres de la famille. Veiller à ce que tous les membres d’un même foyer, jeunes et vieux, hommes et femmes, font usage d'une installation devrait représenter la pierre angulaire d’un changement de comportement important. Enfin, les familles doivent apprendre à utiliser ces installations pour l'élimination des selles des enfants. Souvent, les familles ont accès à une installation d'assainissement mais continuent néanmoins à disposer des fèces d'enfant dans des dépotoirs ou dans les voies navigables.
Considérations relatives au slippage doivent prendre en compte :
- la qualité des latrines construites ;
- le soutien financier ou logistique des réparations nécessaires à l'infrastructure à long terme ;
- aider les familles à faire en sorte que tous les membres de la famille utilisent des installations par le biais d’un ancrage des principes de l’assainissement et
- étendant l'utilisation de latrines à l'élimination des selles des enfants pour prévenir tout risque de pollution de l'environnement.
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Mon nom est Joséa Ratsirarson et je travaille comme Représentant à Madagascar de Medical Care Development International qui est l’Agence d’Exécution du programme GSF à Madagascar.
Dans mes expériences, la pérennité du statut ODF se construit tout au long du processus CLTS, avant même le prédéclenchement jusqu’au delà de la phase de maturation post ODF. En effet, la faible qualité de mise en oeuvre de l’une des étapes principales du CLTS fragilise le changement de comportement de la population qui est matérialisé par l’atteinte du statut ODF. Par exemple, souvent les praticiens minimisent le prédéclenchement alors que cette étape aurait déjà permis d’identifier les menaces (que nous qualifions facteurs de retour dans notre jargon) vers le retour au statut DAL et déjà des mesures auraient pu être mises en route dès le départ.
Plusieurs intervenants dans ce forum parlent aussi de la qualité de facilitation. La qualité de facilitation ne devrait pas seulement concerner le déclenchement mais tout le processus CLTS en entier (prédéclenchement-Déclenchement-Suivi post déclenchement-Post ODF). Un déclenchement faiblement facilité générerait un ODF fragile. Dans mes expériences, la clé d’une bonne facilitation pour générer un ODF solide est la centralisation du message vers le fait que la communauté ingère involontairement de la merde de par leurs pratiques actuelles. Comme aucune personne au monde ne veut ingérer de la merde, une fois que l’idée est profondément ancrée dans l’esprit de la communauté, l’ODF qui va sortir n’est pas seulement un ODF visible mais surtout un ODF dans l’esprit. C’est cet ODF dans l’esprit qu’on doit rechercher et faciliter mais pas l’ODF visible. Une fois que que l’ODF est dans l’esprit, l’ODF visible est solide et pérenne.
Je vais vous parler d’un exemple dans la Région de Boeny (une des 22 Région de Madagascar), une de nos régions d’intervention. En janvier 2015, cette Région a subit de plein fouet le passage d’un cyclone. 90% des latrines dans nos villages ODF étaient détruites. Sans que nous avons déployé de mesures correctrices, les villageois eux mêmes ont reconstruit, de leur propre moyen, sans aucune aide externe, 90% des latrines détruites un mois après le passage de ce cyclone. La question est pourquoi : Par ce que leur ODF est dans l’esprit mais pas seulement visible, ils ne veulent plus ingérer de la merde. Et même s’ils étaient dans une situation de nécessité absolue (situation d’urgence), pour eux, ingérer encore une fois de la merde n’est pas acceptable et c’est une priorité de s’en empêcher.
L’autre point que je voudrais aborder est le point soulevé par Matilda sur le ‘’slippage pattern’’. En phase post ODF, le comportement des communautés est effectivement versatile, passant d’un statut ODF au statut DAL. Nous avons surtout remarqué que le retour est surtout conditionné par des facteurs de retour, aussi nombreux qu’inimaginables. Il suffit par exemple que la pluie tombe quelques jours que la communauté ne dispose plus de cendres pour se laver les mais ou pour en asperger les latrines. Le résultat est que pendant cette période, la communauté est déjà en retour à la DAL. L’accent devrait être mis sur la recherche de ces facteurs de retour. Une fois identifiées, les praticiens doivent faciliter la recherche de solution par la communauté elle même plutôt que d’en apporter la solution par eux mêmes. Nous, en tant qu’intervenant externe à la communauté, ne pouvons pas tout résoudre ni avoir toutes les solutions. Le problème est communautaire, la solution devrait être communautaire, notre rôle est la facilitation.
Et aussi :
Merci des commentaires. Je ne suis pas tout à fait d'accord de toujours stéréotyper les causes de retour comme étant toujours liée à la qualité des latrines. C'est probablement l'un des facteurs dans les zones à conditions climatiques et géologiques particulières et c'est seulement l'une des multitudes de causes de retour. Il faut aller plus en profondeur car l'élimination de la défécation à l'air libre n'est pas une latrinisation mais plutôt un changement de comportement. La durabilité dépendrait plutôt de l'existence d'un vrai changement de comportement mais pas de la latrine. Souvent, nous les acteurs s'empressons à obtenir et déclarer le statut ODF d'un village, quitte même à forcer le processus, sans attendre le vrai changement de comportement des cibles. C'est dans ce cadre que nous nous empressons à solutionner les questions de durabilité à coup de donation, de subvention, de technologie etc. Alors que le vrai problème est la faible qualité de notre mise en oeuvre qui nous fournit des ODF fragiles.
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You need to login to replyRe: FDAL et la retour a la DAL (slippage) - Introduction et questions pour la discussion
Chers collègues,
Vous trouverez ci-après une triste histoire relative au slippage tel que relaté dans les médias népalais :
thehimalayantimes.com/nepal/odf-declarat...results-in-far-west/
Au cas où le lien ne serait pas accessible, voici un extrait de l’article en question :
DIPAYAL : la déclaration de statut FDAL (ODF) dans une zone sans les infrastructures nécessaires dans la région de l’extrême ouest a eu des résultats opposés aux attentes.
Au lieu de rendre lesdites zones propres et hygiéniques, la déclaration sans préparation adéquate a donné lieu à une importante pollution physique et odorante.
Les latrines de fortune construites au hasard sont en piteux état. Les plaintes se multiplient quant à la pollution engendrée par des infrastructures inadéquates.
Les VSDCs et les municipalités de la région se sont lancés dans une concurrence malsaine afin d’obtenir le statut FDAL et atteindre un objectif FDAL pour toute la région avant la fin 2015.
Selon Parkash Rawal, ingénieur au bureau régional de surveillance et de superivsion à Dipayal, des campagnes de sensibilisation sont déployés pour maintenir une certaine hygiène dans les toilettes de fortune.
Beaucoup de latrines/toilettes temporaires et de projets relatifs à l'eau potable dans certains quartiers sont dans les limbes après que la zone ait été déclarée FDAL, car bon nombre d’agences ont dès lors suspendu leurs aides.
L’administrateur et coordonnateur du comité de coordination sur l’hygiène pour la région de l’extrême ouest, Sharad Raj Bista et a souligné que la sensibilisation du public est indispensable pour soutenir les projets existants.
Bajura, Achham et Dadheldura des districts de la région ont été déclarées zones FDAL.
Le bureau régional de suivi et de supervision, Dipayal, a informé que six autres districts sont sur la voie de l’obtention du statut FDAL.
Cette citation des média n’est pas confirmée pour le moment mais elle n’en demeure pas moins réaliste et conforme à la réalité.
Les raisons du glissement, tel que mentionné dans l’article sont :
- Concurrence malsaine entre les gouvernements locaux pour atteindre les objectifs du gouvernement central, à tout prix (non financiers)
- La construction de latrines dans l’urgence et en trop grand nombre et qui ne sont en fin de compte ni hygiéniques ni pérennes
- Manque de sensibilisation et de motivation dans les communautés ainsi qu’un manque de suivi dûment financé
Avec mes remerciements,
Marijn
Marijn Zandee
Technical Advisor
Nepal Biogas Promotion Association (NBPA)
Deutsche Gesellschaft für
Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH
Kathmandu, Nepal
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You need to login to replyRe: FDAL et la retour a la DAL (slippage) - Introduction et questions pour la discussion
Bonjour à tous,
Mon nom est Vincent, je travaille avec l'AMREF Santé Afrique au Kenya sur le Programmee financé par le GSF. Par le biais de mon travail sur S & amp ; H dans les communautés, je commence à penser que le slippage ou glissement non est fortement corrélé aux mesures de développement durable que nous avons mis en place au cours de notre action avec les collectivités pour l’obtention du statut FDAL, si les mesures sont faibles il est dès lors très peu probable d’assister à un glissement.
L'autre défi que j'ai rencontré est celui lié aux personnes vulnérables, dans certains villages dans lesquels nous travaillons, il est difficile d'être certifié FDAL en raison de certains membres de la communauté qui sont alités ou souffrant de maladies qui les rendent incapables de contrôler les mouvements de leur intestin, de ce fait, le village n’est pas déclaré FDAL et les membres de la communauté relâchent leurs efforts et reviennent aux précédents comportements.
Donc les mesures que nous avons mis en place au cours de ce travail sont essentiels, je serai heureux d'entendre comment d'autres partenaires traitent ces deux questions
A bientôt
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You need to login to reply- Attitudes and behaviours
- Behaviour change and user psychology issues
- Various thematic discussions (time bound) - 4
- Sanitation and hygiene behaviour change programming for scale and sustainability (Sept/Oct 2015, Thematic Discussion 4)
- Theme 3 of TD 4 - ODF and slippage
- FDAL et la retour a la DAL (slippage) - Introduction et questions pour la discussion (in French)